Henry VIII, au nez et à la barbe du destin

08/06/2014

Epoux éconduit par le sort, attendant un garçon afin que la dynastie soit assurée, le Roi Henry VIII s'attachera plus qu'en toute autre matière, à multiplier les occasions de « procréer dans le bon sens ». Des accords que seuls les monarques peuvent conclure, des alliances aux manigances, il tombera sous le charme d'une suivante qui lui promettra l'harmonie des discordes. Discorde de condition, de rang et de mariage, il l'épousera au gré de sa puissante volonté et d'un Pape jugé inutile dans la satisfaction de ses desseins. Véritable hyperbole, crachant son feu par tous les excès de conduite et de morale, le Roi exécutera ses plus fidèles amours, Ann et Thomas More.

Ce dernier, capable d'une sincérité totale envers lui, ne saura accepter les manipulations du monarque envers Catherine d'Aragon, sa première épouse sur qui son oreille et son cœur se sont tendus, Ann Boleyn pour qui le Roi a remué ciel et terre et lui-même, jamais audible s'agissant de ramener un peu de raison et d'utopie à la cour et dans l'esprit du Roi. Henry VIII est le prince dont la fortune ne peut freiner les désirs, incarnant les corps périssable et éternel, le premier étant le lieu de ses excès charnels, le second, son souvenir divin, l'essence de son règne et la force vivace dont ses années et sa cour ont fait les frais. Cette pièce, dans sa forme et par la mise en scène, a pris le parti de restaurer la vérité du caractère du Roi, balayant les contes populaires et le souvenir sulfureux attaché à sa mémoire et à son règne, incarnant tantôt la puissance de l'exécution du pouvoir, tantôt enchaîné dans sa chair par une femme osant lui tenir tête comme nulle autre dans l'histoire de la monarchie.

Texte de Frédéric Lacroutz-Pucheu

Mise en scène de Johanna Griesser


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